lundi 18 mai 2009

Notre Vie est un témoignage, Voici comment Dieu sauve!!!!!!


Par la grâce de Dieu ; la bête comme un monstre s’est arrêté net !

Chaque mois d’avril et mai à la Garamba est une fête des mangues. Les communautés locales en consomment à leur satisfaction ; les éléphants en consomment par un appétit féroce ; c’est comme s’ils n’ont que ces fruits dans la région l’unique juteux et sucrés.

Les éléphants à Nagero commencent leur prospection vers le mois de mars ; avril et mai sont les mois de pointe ; à 16 heures déjà les monticules se déchaînent en provenance du parc ; et c’est alors que la station-mère de Nagero connaît des soirées et nuits agitées…les manguiers sont secoués avec une force indescriptible par les trompes mobiles et qui se durcissent une fois accrochée au fin-bout de l’arbre ; c’est une démonstration de force que vous n’avez pas encore observé tant que vous n’avez pas encore visité la Garamba . A sa mangue tombée ; n’oser pas y approcher car la bête ne tarde pas à manifester sa colère et elle est prêt à charger. Je n’ai jamais vu une espèce qui chérit la mangue comme l’éléphant ; un arbre pourtant exotique mais presque devenu dominant en rapport avec les autres fruitiers dans la contrée…

Pour une mangue un éléphant est prêt ou à sacrifier sa vie ou à sacrifier la vie d’un être humain ! Et les gens dans le milieu ; même les petits enfants les savent.
C’est ici que nous souhaiterions savoir celui qui fut le premier à la Garamba à faire goûter la mangue aux éléphants ! A quoi s’apprenaient ces pachy avant que les manguiers soient rependus dans la région ?
Je ne savais pas combien de fois une bête est moins reconnaissante ; avec tous ces sacrifices que nous faisons pour leur protection ; si les éléphants de la Garamba savaient au moins que c’est pour leur protection que nous sommes ici ; cet éléphant ne pouvait pas avoir une attitude vis-à-vis de nous. Mais Dieu merci que je suis un humain non une bête !

C’est ainsi que se présente ma petite histoire avec l’éléphant qui n’avait qu’une seule pointe :
Il est 18h20 ce mardi 28 avril 2009 ; je sortais du bureau et me dirigeais vers chez moi à deux minutes de marche ; deux éléphants étaient debout sous le manguier du conservateur Jérôme Amube mon voisin.

Estimant la distance qui me séparait des pachydermes ; ça ne présentait aucun danger pour tout passant averti de l’éthologie des éléphants. Mon Laptot à la main ; mon inséparable sac au dos car le travail de conservation de la nature dans les zones insécurisées nous a appris à avoir toujours son sac à dos avec tout ce qui est comme documents utiles et besoins de premières nécessités ; en quelque sorte pour dire que si ça barde on a la chasse de ne rien regretter et on est supposé avoir presque tout avec soi. Chaussé de ce type de chaussure que je n’oserai jamais décrire ici parce qu’il avait plu ce jour là ; seuls ceux qui m’ont vu pourront commenter cette paire en bois couverte du cuire dur marque « handmade» pour dire fabriqué à la main.
Sûr de mon chemin j’avais l’intention de faire le droit chemin ; et virer à 80m afin de retrouver ma résidence ; un chemin détourné bien-sûr ; ceci valait la peine parce que le danger était à côté.

Malgré la précaution prise ; juste en voulant passé j’ai aperçu l’animal se diriger tout droit vers moi avec une vitesse que je ne pouvais pas imaginer ; et j’ai vu notre distance de fuite se réduire en clin d’œil ; le monstre s’approche déjà de moi ! Et les enfants qui étaient à la maison voyaient la scène et ne savaient même plus crier à la suite d’émotion car il voyait l’éléphant courir droit vers moi.

Oui ! Il y a une nette différence entre lire un fait qu’on remporte comme histoire et la réalité quand on est entrain de la vivre !!! Oui quelqu’un l’a dit « à chaque jour suffit sa peine » !
Quand j’ai vu le monstre s’approcher d’avantage je n’avais pas encore crié mais je me disais intérieurement : « Mon Dieu ! je rêve ou c’est une réalité ! Seigneur pouvez-vous permettre que je sois tué par un éléphant ?? J’avais appris que l’éléphant avait tué une femme enceinte ici ; et j’ai appris qu’un vieux a été terrassé par la même espèce ; mais cette fois tu l’avais épargné , l’éléphant faisait passer ses défenses entre les jambes ,il ne l’a pas piétiné ;sous l’éléphant tu avais sauvé cet homme, bien que blessé,il est en vie et je le vois passé chaque jour devant ma maison ici et le vieux nous dit qu’il avait affronté l’éléphant et il avait vaincu; si vous pouvez me permettre aussi de le témoigner mon Dieu que cet éléphant ne me tue pas ».

Je ne croyais pas qu’en moins d’une minute le cerveau de l’homme peut raisonner et fouiller des anciens souvenirs comme ça ; mais c’était vrai quand on se sent à deux doigts de la mort!
Mais l’animal ne faisait que s’approcher d’avantage ; pris par la peur et l’émotion j’avais perdu ma tête ; je ne savais plus comment je me suis retrouvé par terre…Et c’est là que je m’attendais aux coups de pieds ou de la trompe ou de la défense du pachyderme car cet animal n’avait qu’une seule pointe. C’est là que j’ai pensé à ma mère, à ma femme, à mes enfants bref à toute ma familles frères et sœurs ; j’ai pensé à une mission inachévée dans le monde, tant de projets en tête …et subitement tous ces cris se sont résumés en ceci « maman !maman ! Je meurs ! » ; « Au secours, au secours ! ».

En jetant un regard craintif vers le monstre je l’ai vu s’arrêter à quelque chose de 5m c’était comme s’il était au-dessus de mois ; s’arrêter net…je ne croyait pas mes yeux ! Le garde Lafambe ,garde du corps de conservateur en chef Bernard Iyomi qui m’avait devancé au niveau de la barrière de QG n’avait pas aperçu les bêtes parce qu’il courrait.
Le garde Lafabe était déjà à plus de 150m et quand il m’a attendu crié il m’a vu et la bête qui me poursuivait et moi en courant et subitement écroulé par terre. Le garde s’est accouru, son arme déjà bien chargé pour tirer sur la bête ! Dieu merci que le monstre s’était arrêté.

Voir le garde Lafabe courir vers moi au secours et voir le monstre s’arrêter m’avaient redonner le courage de me mettre debout et courir en criant au garde : « il est là le monstre ! Il est là ! Attention ! Attention ! Il est en colère ! » ; Lafabe était debout avec son arme le doigt sur la gâchette ; regard fixé sur la bête ; attendant la seconde tentative contre quelqu’un qui est armé cette fois.
S’étant levé ; je n’avais plus le temps de m’arrêter et se parler au garde ; je lui parlais en courant à tel enseigne que ma culotte jeans signé (pat court) devenait un poids qui réduisait ma vitesse…j’avais envie de m’en débarrasser pour mieux sauver mon corps et mon laptop cette seconde tête que la technologie nous impose et qui devient une devient une autre partie de vous-même !!!

Arrivé à la maison ; les voisins directs se sont encourus tous émotionnés ; et je respirait prêt à briser ma cage thoracique. Et l’animal était encore à la place et n’a fui que quand un collègue s’est approché avec sa moto.
Un appel radio au conservateur en chef Bernard ! Il s’est précipité avec sa jeep et tous ceux qui étaient avec lui ce soir; et ont retrouvé le rescapé du pachyderme éclaboussé sourire aux lèvres « Dieu m’a sauvé du monstre ! », bien qu’avec écorchure à la partie droite de ma face ; cœur brisé d’émotion, il a été difficile de témoigner correctement ce qui m’était arrivé.

Qu’est ce qu’est un homme comme moi qui n’a quelque 1,76 m et pesant 87 Kg contre une bête qui doit mesurer 3m, pesant 4 à 5 tonnes ; une seul pointe dont l’autre arrachée par je ne sais quoi ; une trompe érectile qui peut s’allonger à plus de 2m avec une mobilité inimaginable dans les tous sens servant de la main du pachyderme et pouvant l’utiliser plus qu’une chicotte !

J’avais oublié que le dimanche passé du 26 avril 09 ; on m’avait invité dans une église pour y prêcher et le pasteur avait changé le programme pour que je vienne le dimanche prochain comme il pourra voyager. Et je me suis vite rappelé que le thème que j’avais préparé était sur la tempête apaisée. Le miracle de Jésus-christ comme il est écrit dans Matthieu….C’est ainsi que je me suis dit que le dimanche du 26 je pouvais prêché avec des théories mais cette fois Dieu a voulu que je prêche ce même thème avec un témoignage qui ne vient que de moi car je me suis dit « Qui peut faire à ce qu’un monstre comme cet éléphant puisse s’arrêter net devant un petit bout d’homme qu’il pouvait terrasser, piétiner et rendre rien dans un lapse de temps ? C’est seulement Dieu qui le peut par son amour envers nous par Christ-Jésus notre seigneur et sauveur ». « Seul lui qui peut nous sauver de la gueule de lion ; seul Lui peut nous sauver des cornes du buffles » et calmer le vent et les tempêtes que nous rencontrons sur notre chemin de la vie. Gloire soit rendue à Dieu d’Israél et père de notre Seigneur et sauveur Jésus-Christ ! Amen.

Chère frère ou sœur qui aura à lire ce message ; peut être il ne vous arrive que de prier pour l’insécurité qui sévit les aires protégées en RDC ; et nous oublions parfois ceci : pas seulement les bandes armes des inciviques, braconniers ou rebelles qui constituent un danger pour les acteurs de la conservation de la nature ; les bêtes aussi…n’oublions pas de prier pour ceux qui sont dans des aires protégées ;ils sont toujours exposés aux différents dangers.

Juste une information additionnelle :

Vous ne pouvez pas comprendre qu’à la Garamba :
•Un garde pendant qu’il prenait bain lors d’une patrouille de surveillance (après le travail) a été capturé et dévoré par un vieux lion ;
•Une femme enceinte a été terrassée et piétinée par un éléphant (au niveau de 4Km de la station de Nagero) ; cette femme est morte sur le champ ;
•Un Kadawili à Andaku (11Km Nagero2002) a été chargé et tué par un éléphant sur la route Nagero-Faradge
•A Yanguma en 2004, un éléphant a tué un paysan en le piétinant et terrassant par terre ;
•Un hyppo a agressé un paysan et a risque sa vie à tadu pendant qu’il partait pour la pêche ; jusqu’aujourd’hui le monsieur est à Tadu invalide (en 2008) ;
•Le travailleur Yambwe a perdu son oreille devorée par l’hyène ;
•La fille de maman Monique Maludu/Huissier à la station de Nagero a sa fille l’œil et machoire enlèvés par l’attaque d’hyène ; Dieu merci l’Hôpital Nyakunde a su intervenir et le projet IRF a supporté les soins de cette fille. La fille est mariée bien que déformée et elle est désormais surnommé « Zege » qui veut dire Hyène ;
•L’épouse de garde Alara a perdu l’œil gauche par l’attaque d’hyène, le garde s’est disputé le corps de sa femme avec la bête ; le garde tirait vers les pieds pendant que l’hyène tirait par la tête et Dieu merci les gens s’y sont accourus et la bête a pris fuite ;
•L’année 2008, une jeune fille mariée ; en l’absence de son mari qui était parti pour la pêche ; la femme au champ entrain de faire le gardiennage s’est vu la porte de la hutte forcée par les griffes du lion qui n’ont pas pu atteindre la tête tout entière de la fille mais elle est sortie oreille touchée (2008) ;
-Le garde Anibiyo a été attrapé par le piton au bras droit et grâce à une machette le reptile a lâché prise. Son coude jusqu’à présent est déformé et n’est plus flexible.
-Un jeune garçon au nom de Yenga ; fils à un feu garde a risqué d’être dévoré par un crocodile à la rivière Dungu pendant la pêche; son avant-bras droit le témoigne aujourd’hui ;
-Le garde Madraka a été attrapé par un crocodile à la cuisse durant la patrouille et l’autre garde a tiré sur le reptile et celui-ci a lâché prise mais le garde porte les cicatrices…(1997)
-Garde Mandrandele Ndaligo s’est vu attaqué par l’hippo ; couché par terre grâce à son arme tenue en position latérale (technique) a empêché la bête gueule largement ouverte pour broyer la tête de son adversaire ; n’a réussi qu’a broyé l’arme type AKA 47 et chargeur broyé ; et afin pour achever son adversaire ; l’hippo n’a saisi que le sac qui était au dos –grâce à Dieu – et le garde n’a eu que son omoplate et la fesse touchés par la morsure et l’officier de Garde Mawalukudu a tiré sur la bête et celle-ci est rentrée se jeter dans la rivière. Le même hippo dans l’eau a fait un bond de 8 m sur la rive pour sauter sur un deuxième garde au nom de Dama Uwagie qui s’était renversé et a eu sa côté cassée ; et le même officier Mawa a tiré encore pour la deuxième fois et l’animal s’est enfui dans la brousse et après quelques jours son cadavre a été retrouvé. (1996)
-Après l’attaque de cet hippo ; l’officier Mawa a fait message par écrit au conservateur Dr. Mbaima par l’entremise des 4 gardes à pieds ; mais subitement les 4 gardes ont été poursuivis par un troupeau de 25 éléphants et on ne sait comment les pachydermes ont entrepris une stratégie d’attaque aux 4 gardes : ils ont formé un cercle autour des gardes et commenceraient à se diriger vers ces derniers ; émotionnés et stupéfaits de l’attaque des pachy ;les gardes ont commencé à tirer à l’air pour créer une ouverture ; vu le danger ce jour là 120 cartouches furent tirées en l’air .Ainsi les bêtes se sont enfui et les gardes se sont retrouvés sains et saufs jusqu’à la station de Nagero.Cet événement se passe à plus ou moins 14 Km de la station de Nagero dans la région de la rivière Nabema.

-En 2007 ; un léopard au niveau de banc Garamba s’est attaqué aux journaliers dans la paillote au niveau de 32 Km de la station de Nagero ; la fauve était déjà à 3 m de l’équipe de journaliers (vers le soir) et Dieu merci le sous officier DAOBA l’a aperçu de justesse et l’a tiré dessus et l’animal s’est écroulé ; sa peau était conservé dans le musée de la station.
-En 1994 ; le chef de PP garde Badilongo voulant chercher les sticks pour arranger la douche du PP s’est vu attaqué par un serpent venimeux qui l’a mordu et est mort sur le champ ; le serpent dans la région s’appelle Wambaga la première morsure est mortelle et si Wambaga enchaîne une deuxième morsure c’est un antidote et la personne ne meurt plus. Seuls les chercheurs peuvent nous dire plus !

A suivre….
Par Samuel Boendi Lihamba
Ce n’est pas une fiction !